Ðåôåðàò: Decomposition du percarbonate de 0,O-t-butyle et 0-isopropbnyle en solution: acetonylation des esters, acides et nitriles
Ðåôåðàò: Decomposition du percarbonate de 0,O-t-butyle et 0-isopropbnyle en solution: acetonylation des esters, acides et nitriles
Decomposition
du percarbonate de 0,O-t-butyle et 0-isopropbnyle en solution:
acetonylation des esters, acides et nitriles
The
Free-Radical Decomposition of 0,O-t-Butyl and 0-Isopropenyl
Peroxycarbonate in Solution: the Acetonylation of Esters, Acides and Nitriles
Summary
The
free-radical decomposition of 0.0- t- butyl and 0 -isopropenyl
peroxycarbonate in substrates possessing mobile H-atoms (S—H) consists mainly
in an induced chain process leading to acetonylated derivatives of the solvent.
Fairly good yields are obtained but the acetonylation of functional substrates
often gives mixtures of isomers.
In the case of
methyl acetate, the acetonylation occurs on the C-atoms adjacent to the
carboayl (acyloxy moiety) and to the 0-atom (alkoxy moiety). However, the
relative amounts of the isomeric products depend on the concentration of the
peroxycarbonate solutions; at lowest concentration, methyl 4-oxopentanoate
(acyloxy moiety) is obtained selectively. It is assumed that the free radicals
issued from the solvent are able to abstract H-atoms of other molecules of
solvent before adding to the double bond of the peroxycarbonate; the more the
peroxycarbonate solution is diluted the more the transfers from the C-atom
adjacent to the carbonyl to the radicals adjacent to the 0-atom are favoured.
In the case of methyl alkanoates, H-transfers from the a-C-atoms to j?
-radicals of the acyloxy moiety may account for the orientation of the process.
Owing to similar H-transfer processes, the acetonylation of functional esters,
of acids and nitriles is selective in most cases.
La
decomposition du percarbonate de 0. 0-t-butyle et 0-isopropenyle (1) en
solution dans de nombreux composes (S-H) possedant des atomes d'hydrogene
labiles permet de rtaliser à acetonylation radicalaire de ces substrats [11. Cette
reaction resulte de I'addition de radicaux libres issus du solvant (S‘) sur la
double liaison du percarbonate et de la dtcomposition qu'elle induit; les
radicaux S' sont eux-m2mes form& au cours de processus d'arrachement
d'hydroghe, notamment par les radicaux t-butoxyle (Schkma I).
A la suite de
l'ttude generale, nous avons precise le comportement des radicaux correspondant
aux cyclanes [2], aux cyclanones et oxacyclanes [3], ... en prtsence du
percarbonate 1, et envisage dans quelles conditions la substitution pouvait
2tre orientke stlectivement vers certains sites rtactifs des moltcules.
Nous ktudions
ici I'acttonylation des acides et de leurs derives. Les esters sont u priori
susceptibles de soulever des problemes particuliers. En effet, les deux
types d'ato-mes d'hydrogene actives, en a du carbonyle et en n de
l'oxygene, rendent possible la competition entre sites reactifs et donc des
variations dans l'orientation de l'acttonyla-tion en fonction des conditions
exptrimentales. Le probleme peut se compliquer a la suite d'tventuelles
competitions entre positions a, p voire y par rapport au groupe
ou B l'atome activant; pour les acides et les nitriles, seule une concurrence
entre sites reactifs de ce type doit, bien siir, &tre envisagee.

AcCtonylation
des esters. - Cas de à acetate de mithyle. Desirant
comparer les rCac-tivitis apparentes des fragments acyloxyle et alcoxyle des
molecules d'esters (d'aprks Ies quantitks des dkrivts acCtony1i.s formkes par
reaction avec le percarbonate l), nous avons choisi comme modele l'acetate de
mtthyle (2) qui ne possede que des sites rkactifs en a du groupement
fonctionnel; son principal inconvenient est une riactivite plu-t6t faible vis 5
vis des radicaux t-butoxyle [4].
Rksultuts. Les conditions
exptrimentales (chauffage pendant 2,5 h a 130“C) ont kt6 choisies pour avoir
une rkaction totale du percarbonate mis en jeu et nous avons optrt avec des
quantites relatives variables de percarbonate 1 et d'acktate 2. Dans tous les
cas, nous avons observe la formation de deux derives acetonylks, 2'a (c8te
acyloxyle) et 2'b (cGte alcoxyle), et de produits secondaires: t-butanol,
acetone, acetonylacktone et dehydrodimlres de l'acttate de methyle.
Le Schema I
rend compte de la formation du t-butanol et d'une partie de l'acktone,
l'autre partie de cette derniere provenant, avec les radicaux mtthyle, de
reactions de scission en p de radicaux t-butoxyle (eu tgard a la faible
reactivitk de I'acetate de methyle, cette scission se produit de maniere
importante; le rendement en t-butanol est faible - 50% environ de la quantiti
maximale theorique). L'acktonylacttone provient de l'addition de radicaux
acktonyle, issus de la decomposition du percarbonate, sur la double liaison de
ce dernier (Schima 2); aucun produit correspondant a l'addition d'autres
radicaux, t-butoxyle ou mtthyle en particulier, n'a Ctk identifie dans les
melanges reactionnels. Les dehydrodim2res de Ãacetate de mkthyle, enfin, sont des
produits de terminaison, par couplage de radicaux S’.

Les rendements
en 0x0-Cpentanoate de methyle (2'a), et acttoxy-4-butanone-2
(2'b) sont tr&s modestes dans toutes les conditions (25% au mieux, par
rapport a la quantite de 1 mise en jeu, dans le cas d'un rapport molaire
initial 2/1 kgal a 50:1, les rendements s'entendant pour l'ensemble des
isomires 2'a et 2'b isoles des melanges reactionnels par distillation). Les
resultats, consignes dans le Tableau I, montrent que la sklectivite de
l'acetonylation en a du carbonyle (isomire 2'a) augmente quand on
op&re avec des solutions de plus en plus dilukes en percarbonate 1 dans le
substrat.
Tableau 1. Orientation
de I'acCtonylation de IhcQtate de mQthyle (2) par action du
percarbonate 1 en fonction de la concentration de 1 dans 2
112 1:lO 1:20 1:50 1:100 1:150
2'a/2'b 55:45 66:34 15:25 87:13 98:2
Discussion. Pour expliquer
ce resultat il n'est pas possible d'invoquer une evolution avec la
concentration initiale des solutions, ni de la rCactivitC des radicaux
t-butoxyle, ni de l'aptitude a l'addition des radicaux 2.a ou 2.b. Notre
hypothirse est alors qu'il se produit, en competition avec l'addition des
radicaux S' sur la double liaison du percarbonate, des transferts homolytiques
d'hydrog6ne (nous utiliserons par la suite le vocable abrege de transferts)
entre les atomes de carbone en a du groupement fonctionnel de molecules
de substrat et les radicaux 2.a et 2.b.
Les
differentes possibilites d’evolution des radicaux sont representees dans le
schema 3.


I1 est possible dexprimer
les vitesses des &tapes Cltmentaires d'addition et de trans-fert. Nous
disposons de peu d'kltments nous permettant de connaitre la repartition
initiale entre radicaux 2.a et 2.b. En tenant compte des energies de liaison
(effets enthalpi-ques), les radicaux 2 a devraient
Ctre preponderants [5] mais, en se basant sur le caractere electroaccepteur
des radicaux t-butoxyle [6] et sur le fait que les positions en a du
carbonyle sont beaucoup plus appauvries en electrons que celles en a de
l'oxygene, ce sont les rddicaux 2.b qui pourraient Ctre majoritaires. En outre
les radicaux nikthyle, issus de la scission en ft de radicaux
t-butoxyle, ont un caractere nucltophile [7] et en depit de leur modeste rkactivitk
[8], ils peuvent contribuer a crker des radicaux 2.a. Quoi qu'il en soit, la
repartition initiale a peu d'importance puisqu'elle va Ctre modifiee par les
processus de transfert et que la repartition des produits de reaction ne sera
pas le reflet de I'attaque initiale sur les molecules de substrat.
En ce qui
concerne l’kvolution des radicaux 2.a et 2.b, il n'est pas tellement
surpre-nant que les orientations soient differentes. Pour les radicaux 2,a, les
resultats experi-mentaux montrent que le transfert ne se manifeste pas mCme
lorsque, par effet de dilution, la concentration en substrat 2 est augmentee
dans des proportions importan-tes. Rendus fortement klectrophiles par l'effet
electroaccepteur marque du carbonyle, les radicaux 2.a sont probablement plus
aptes a s'additionner sur la double liaison qu'a attaquer l'atome de carbone
situe en a de l'oxygene. Pour les radicaux 2.b, la constata-tion
experimentale est inverse, la proportion du transfert par rapport a l'addition
aug-mentant avec la concentration en substrat. Ici, l'absence de preference
pour l'addition semble pouvoir Ctre rapprochee du caractere neutre ou, au plus,
faiblement klectrophile du radical en a de I'oxygene (contrairement au
cas des radicaux isomires en a du carbonyle, aucune dklocalisation de
l'electron ctlibataire ne peut ttre envisagee). Ainsi, l'accroissement de la
sklectiviti de l'acktonylation en a du carbonyle provoquke par
diminution de la concentration initiale des solutions de percarbonate 1 dans le
substrat est en relation avec le caractere polaire plus ou moins marque des
radicdux issus de ce substrat.
Notre
argumentation implique que l'addition des radicaux 2.a, electrophiles, sur la
double liaison du percarbonate soit plus facile que celle des radicaux 2.b,
nettement moins electrophiles. On arrive ainsi a la conclusion que la double
liaison du percarbonate possede plutbt un ex& d'electrons ce qui ne peut
se comprendre, en tenant compte de l'effet donneur moyen du substituant
methyle, qu'en admettant que la fonc-tion percarbonate n'attire les electrons
que de faqon negligeable.
Cas des
alcanoates de mkthyle. Ayant mis en kvidence, avec l'acetate de mkthyle,
l'existence de transferts d'hydrogine de la partie acyloxyle vers la partie
alcoxyle, il nous a paru interessant de comparer les rkactivitts apparentes des
atomes de carbone en a, p, ... du carbonyle. La comparaison pour les
atomes de carbone en a, p, ... de l'atome d'oxygene n'aurait pas de sens
en raison des transferts. Nous avons etudie l'acetonylation, par action du
percarbonate 1, des propionate (3), butyrate (4) et isobu-tyrate (5) (Schgma
4).

Pour des reactions
effectuees dans les conditions deja prkcisees (2,5 h a 130°C) et avec un
rapport molaire initial percarbonate/substrat Cgal a 1:50 (rapport donnant les
meilleurs rendements en derives acetonyles), nous avons obtenu 1es rtsultats
decrits dans le Tableau 2.
Tableau 2. Acttonylation
d'alcnnoates de mPrhylr
Substrat RdtYo %
de derives acetonylks «cote»
alcoxyle acyloxyle acyloxyle
carbone a carbone
B
3
51 2 98 0
4
58 traces 80 20
5
15 0 100 0
On constate
que les rendements en derives acktonylks (Oh par rapport a 1) augmen-tent
considkrablement lorsque l'atome de carbone en a du groupe fonctionnel
est se-condaire (esters 3 et 4) au lieu de primaire (ester 2). Ceci est en
accord avec l'observa-tion genkrale que l'arrachement des atomes d'hydrogine
par des radicaux libres est beaucoup plus facile sur les sommets secondaires
que sur les primaires [9]. Cependant, pour l'isobutyrate de methyle (5), le
rendement est faible en depit de la grande reacti-vitk attribuee aux sommets
tertiaires [9]. Dans ce cas, on peut supposer que c'est I'addi-tion sur la
double liaison du percarbonate du radical tertiaire en a d'un groupe
ester qui est difficile, une confirmation a cette hypothese etant que l’on peut
isoler dans les melanges rkactionnels des quantitts non negligeables du
dkhydrodimere de I’ester cor-respondant au couplage de radicaux tertiaires.
Une seconde
remarque est qu'il ne se forme pas ou pratiquement pas de derive acttonyli: en a
de I'oxygene. Ceci est en accord a la fois avec la grande difference de
labilites entre hydrogenes secondaires en a du carbonyle et hydrogines
primaires en n de l'oxygene et avec d'eventuels transferts d'hydrogene.
Le dernier
point a souligner est la competition entre I'acetonylation en a (donnant
le y-cetoester 4'a) et en /? (donnant le 8-cetoester 4'b) du groupement
fonctionnel du butyrate de mtthyle 4 (Schtma 5); le phtnomine est
comparable a celui observe au cours de l'acetonylation des cyclanones [3].

Pour ttudier
cette competition, nous avons effectue I'acetonylation avec des solutions de
plus en plus dilutes de percarbonate 1 dans le butyrate 4; les pourcentages
relatifs de derives ac6tonylt.s 4'a et 4'b obtenus sont consign& dans le Tableau
3.
Tableau 3. Orientation
de lhchtonylation du butyrate de mPthyle (4) en fonction de la
concentration de 1 duns 4
1/4 en moles
initial 1.5 1:20 1.50 1:lOO
4'a/4'b 64:36 15:25 80:20 9218
Ces resultats
mettent en evidence l’accroissement siinultane de la selectivitk de
l'ace-tonylation en a du carbonyle et de la dilution des solutions de
percarbonate. De la mEme maniere que prectdemment, nous pensons que
l'explication de ce phenomene se trouve dam l'existence, pour chaque type de
radical, d'une competition entre addition et transfert. lnitialement,
l'arrachement d'hydrogene par les radicdux t-butoxyle se produit peut-ttre un
peu mieux en /l du carbonyle (l'attaque ne doit cependant pas ttre tres
selective et, en outre, les radicaux methyle presents dans le milieu arrachent
l'hydrogene plut6t en a du carbonyle). Les radicaux en /l, comparables
a des radicdux carbon&, ont un certain caractire nucleophile les rendant a
la fois peu aptes a s'additionner sur la double liaison du percarbonate et tres
capables d'attaquer les sites en a, deficitaires en electrons, des molecules de
substrat; ils ont donc tendance a creer, par transfert, des radicaux en a et
ceci d'autant mieux que la concentration en substrat est plus elevee. En ce qui
concerne les radicaux en a, nous avons deja dit que leur caractere
electrophile pouvait expliquer leur «preference» pour l'addition.
Lors de
l'itude de l'acetonylation des cyclanones [3], nous avons observe que la
substitution est selective, en a du carbonyle, pour un rapport molaire
percarbonate/ substrat &gal a 1:20. Comme nous n'avons pas atteint 100% de
selectivite mtme avec un rapport de 1:100, nous pensons que l'influence du
groupe carboxyle des esters sur la competition ((addition-arrachement)) se fait
moins sentir que celle du groupe carbonyle des cyclanones.
Cas d'esters
.fonctionnels. Dans l'etude generale de l'acetonylation [11, nous avons
dejja fait etat des resultats obtenus avec le malonate de dimethyle (6) et le
succinate de diethyle (9). Nous rappelons ces resultats dans le SchCma 6 en
leur ajoutant ceux rela-tifs au cyanacetate d'kthyle (7) et A I'acetylacetate
d'ethyle (8).
Les rendements
eleves en derives acetonyles (evalues, par rapport i la quantite de 1 mise en
jeu, pour des fractions acetonylees purifiees par distillation) sont en accord
avec la grande reactivitt des esters fonctionnels en chimie radicalaire [lo].
Tous nos
essais ont kte realists avec des rapports molaires initiaux de percarbonate/
substrat de 1:50, c'est-A-dire dans des conditions justifiant que l’on observe
selective-ment l'acetonylation en a du (ou d'un) carboxyle. Pour des
teneurs en percarbonate suptrieures, nous avons observe la formation de faibles
quantites de derives acetonyles correspondant aux parties alcoxyle des
molecules ce qui est en accord avec nos observations prkctdentes sur le r6le
des transferts d'hydrogene.
En rCssum6, L'etude de
l'acetonylation des esters nous a permis de montrer que l'attaque initiale par
des radicaux t-butoxyle (et probablement aussi mtthyle) est susceptible de
donner des radicaux correspondant aussi bien a la partie alcoxyle qu'a la
partie acyloxyle des molecules. Par contre, l'addition sur la double liaison,
processus fortement influence par la polarit6 des radicaux [l 11, peut ttre
favorisee dans le cas des radicaux en a du carbonyle, forternent
electrophiles, et genee dans le cas des radicaux en a de l’oxygene. Ces
derniers ont alors la possibilite d'arracher des atomes d'hydrogene en a du
carbonyle d'autres molecules pour donner les radicaux correspon-dants. Comme
lcs transferts d'hydrogene sont favorises quand on opere avec de grands exces
de substrat et que, d'autre part, le meme phtnomene intervient entre les divers
sites du cat6 acyloxyle, on conclut qu'aux tres fortes dilutions
l'acetonylation tend a se produire selectivement en a du carbonyle.
Quand le site en a est un carbone secondaire, on atteint des rendements
interessants par rapport au percarbonate 1 mis en jeu.

AcCtonylation
des acides. - Les exemples d'additions radicalaires des acides aux
alcZnes montrent que le produit majoritaire correspond toujours a l'addition du
radical en a du groupe fonctionnel [12]; les principaux produits
secondaires proviennent de processus de type ionique [13]. Avec les acides
acktique (lo), propionique (ll), butyri-que (12), isobutyrique (13) et
dimethyl-3,3 butyrique (14) nous avons aussi observe, par action du
percarbonate 1, l'acetonylation sur l'atome de carbone en a du
car-boxyle. Les rendements en acides alkyl-2 0x0-Cpentanolques lo', ll', 12',
13' et 14' domes dans le Schha 7 sont ceux de reactions effectutes (a
130°C pendant 2,s h) avec des rapports molaires percarbonate/acide egaux a 1:50
(analyse des fractions acetony-lees aprb esterification par le diazomethane).

Dans ces
conditions, l'acktonylation s'est effectuee selectivement en a du
groupe-ment fonctionnel (pour un rapport molaire l/acide butyrique 1:5, les
rendements res-pectifs en derivks a et p acCtonylCs sont dans un rapport
de 85 A 15). Avec l'acide butyrique, on met encore en evidence l'existence de
reactions de transfert entre substrat et radicaux Crees initialement.
L'arrachement d'hydrogine par les radicaux t-butoxyle, klectroaccepteurs, porte
plut6t sur les sites en fi ou eventuellement y que sur les sites en a
dtficitaires en Clectrons. I1 faut donc, qu'au lieu de s'additionner sur la
double liaison du percarbonate, les radicaux en f! donnent, par
transfert, des radicaux isomires en a pour que les acetonylations
apparaissent comme stlectives dans le cas des solutions dilutes de
percarbonate.
Dans le cas du
butyrate de methyle (4), nous observions encore 8 % d'acetonylation en fi en
mettant en jeu un rapport molaire de percarbonate/substrat 1:100. Le fait que,
pour I'acide butyrique, la stlectivite soit totale pour un rapport molaire 1:50
montre que I'influence de la fonction carboxyle est plus grande que celle de la
fonction carbo-xylate. Ceci est en accord avec les observations [8] [14] sur la
((super r6activitt)) des sites en a d'un carboxyle. D'autre part,
d'aprks les rendements d'acetonylation des acides isobutyrique (13) et
dimethyl-3,3-butyrique (14) l'encombrement sterique ne di-minue pas de maniere
critique la reactivite apparente (avec I'isobutyrate de mkthyle, le rendement
en derive acttonyle atteignait a peine 15 YO). I1 faut supposer que la presence
du groupe carboxyle en a donne un caractere klectrophile tris prononce
aux radicaux correspondants dont la constante de vitesse d'addition sur la
double liaison du percarbonate est tr& ClevCe.
Acktonylation
des nitriles. - Dans les memes conditions que pour les esters et les acides
(13O”C, 2,s h et rapport molaire l/substrat 1:50), nous avons effectue
l’acetonylati on de l'acetonitrile (15), du propionitrile (16), du
butyronitrile (17) et de I’isobutyronitrile (18) (Schima 8). Ainsi
qu'avec les acides, les seuls derives acetonyles obtenus correspondent a
l'addition du radical forme en a du groupe fonctionnel sur la double
liaison du percarbonate. Comme on peut penser que les radicaux t-butoxyle
arrachent initialement plut6t des atomes d'hydrogine en fi, la sklectivite
observee ne peut une fois encore s'expliquer qu'en faisant intervenir des
transferts d'hydrogine.

L'impossibilite
dans laquelle nous nous sommes trouvts de rkaliser l'acetonylation de
l'isobutyronitrile 18 est un peu surprenante, encore que des observations
analogues aient deji ete rapportees [lob]. Avec l'acide isobutyrique, en effet,
nous avions atteint des rendements en derive acetonyle de I'ordre de 40%. Peut-ttre
faut-il penser que le radical tertiaire en a du groupe nitrile est tris
fortement stabilisk et ne s'additionne pas sur la double liaison du
percarbonate; cette hypothese est d'ailleurs ttayte par le fait que le produit
majoritaire avec I'isobutyronitrile est le dehydrodimere correspondant au
couplage de deux radicaux tertiaires. Les faibles rendements observes, meme
dans le cas du propionitrile et du butyronitrile, sont aussi en accord avec une
stabilisation des radicaux en a, stabilisation expliquke par les
possibilitirs de dklocalisation offertes par le groupe nitrile superieures a
celles qui existent dans le cas des esters ou des acides [15].
Conclusions. ~ L'etude de
l'acetonylation d'esters, acides et nitriles confirme que, dans les reactions de
type addition radicalaire, les produits formes sont rarement reprt-sentatifs
des radicaux libres issus de l'arrachement d'hydrogdne par des radicaux z-bu-toxyle.
Cet arrachement ((initial)) peut porter sur des carbones en p (voire y) du
groupe fonctionnel ou sur la partie alcoxyle des molecules d'ester mais des
transferts d'hydrogene entre les carbones en a du carbonyle et les
radicaux ainsi obtenus crtent des radicaux en a qui, s'additionnant sur
la double liaison du percarbonate, accroissent les proportions de derives
ac6tonylCs en a.
Les transferts
d'hydrogene sont favorists si I’on opere avec des solutions tres di-Ides de
percarbonate de 0, O-t-butyle et 0-isopropenyle, si bien qu'avec des
rapports molaires rkactif/substrat de l'ordre de 1:50 a 1:100, on realise
sklectivement I'acetonylation des acides, esters, nitriles (et aussi,
rappelons-le, citones) en a du groupe fonctionnel. Comme les rendements
sont souvent elevts (plus de 50% en derive acetonyle isole, par rapport au
percarbonate mis en jeu), que les produits secondaires (t-butanol, acktone,
acttonylacktone et, quelquefois, dthydrodimere du substrat) sont faciles a
eliminer par simple distillation et que le substrat en exces peut &tre
aisement rkcupertt et rkutilistt, l'acetonylation radicalaire constitue une
bonne mithode de syn-thkse de y-ceto-acides, esters ou meme nitriles.
Partie experimentale
Percurbonate
de 0,O-t-butyle et 0-isopropPnyle (I). II est prepare suivant une methode
classique [I61 d'ob-tention des peresters par rtaction du chloroformiate
d'isoproptnylel) avec l'hydroperoxyde de t-butyle en presence de
pyridine et en solution dans le pentane. Le percarbonate liquide, utilisable sans
purification, presente, comme le montre l'etude cinetique de sa decomposition
[17], une excellente stabilite thermique; sa manipulation ne pose aucun problhe
particulier.
Dkcomposition
du percurbonate 1 en solution. Une solution de percarbonate (0,02 mol,
3,5 g) dans 1 mol de substrat est introduite dans un autoclave et chauffee A
130” pendant 2,5 h dans une Ctuve thermoregulee. Le fractionnement des melanges
riactionnels est realise par distillation; apres elimination des produits
secondaires legers (t -butanol, acetone, acetonylacetone) et recuperation du
substrat en ex&, les fractions acbtonylbes, sepa-rees du residu
(dehydrodimere du substrat) sont analysts par chromatographie en phase vapeur
(quelquefois aprk esttrification au diazomethane).
Principales
caracteristiques des derives achtonyles obtenus. - Les temperatures
d'tbullition (Eb) sont donnees en “C/Torr, celles de fusion (F), non corrigees,
en “C. Les spectres de 'H-RMN om ete enregistres pour des solutions a 10% dans
CC4, le tetramethylsilane &ant pris comme reference interne pour
la mesure des deplacements chimiques (6 ppm).
0x0-4-pentanoute
de mtthyle (2'a) (Ikvulinate de methyle), Eb: 99-100/24; ng:
1,4235 ([18] Eb: 196/760; ng: 1,4233). 'H-RMN: 2,l (s, 3H, CH,CO);
2,3-2,9 (m. 4H, CH,CH2); 3,6 (s, 3H, CH30).
Actroxy-4-hutanone-2
(2'b), Eb: 78-81/15. Ce produit a tte identifie par comparaison de
ses caracteristiques avec celles d'uu khantillon prepare en refbrence par
ahtylation (anhydride acetique) [191 de l'hydroxy-4 buta-none-2.
Mkth~l-2-oxo-4-pmtunoate
de mPthyle (3'), Eb: 101-103/25; ng: 1,4285 ([20] Eb: 85-87/15; ng:
1,4270). 'H-RMN: 1,l (d, J = 6,6, 3H, CH,-CH); 2,l (s, 3H, CH,O);
2,l-3,2 (m, 3H, CH,CH); 3,7 (s, 3H, CH30).
Les
chloroformiates vinyliques sont commercialis& par la SuciitP Nationale
des Poudres et E.xplosi/i; 12, quai Henri IV; F-75181 Paris-cedex 04.
Etliyl-2-ono-4-pentunoute
de mtthyle (4'a), Eb: 81-83/0,8; ng: 1,4294 ([21] Eb: 73/0,2). 'H-RMN:
0,9 (t, J = 7,0, 3H, CH3CH2); l,l-1,7 (m, 2H, CHZCH,);
2,O (s, 3H, CH,CO); 2,l-3,0 (m, 3H, CHZCH); 3,6 (3, 3H,
CH,O).
MPth~l-3-oxo-5-hexanoute
de mtthyle (4'b). I1 a ett identihe, dans les melanges rkactionnels, par
SMjCG. SM: 158 (M + ); 127 ((M - CH3CO)'); 101 ((M - CH,COCH?)+);
85 ((M - CH>CO&HJ+); 43 ((CH3CO)').
DimPthyl-2,2-ox-o-4-pentanoate
de mtthyk (5'), Eb: 5&52/0,6; ng: 1,4331 ([22] Eb: 91,5-92,5/20).
'H-RMN: 1,15 (s. 6H (CH&); 2,O (s, 3H, CH,CO); 2,6
(s, 2H, CH2CO); 3,s (s, 3H, CH,O).
Acitonyl
malonate de dimith,yle (6'), Eb: 93-95/0,4; ng: 1,4357 ([23] Eb:
135-136/12; ng: 1,4379). 'H-RMN: 2,1 (s, 3H, CH3CO): 3,O (d,
J = 6,0, 2H, CH,CH); 3,3 (d, J = 6,O 1H, CH,CH); 3,6 (s, 6H,
2CH30).
C~~uno-2-oxo-4-pentunoate
d'tthyle (7'), Eb: 88-91/0,3; ng: 1,4432 ([24] Eb: 69-71/0,1). 'H-RMN: 1,3 (t.
J = 6,Y, 3H, CH,CH,); 2,l (s, 3H, CH3CO); 3,O (d, J =
5,9, 2H, CHZCO); 3,8 (I, J = 5,9, lH, CHCOO); 4,2 (q, J = 6.9,
2H, CH,O).
AcPtyl-2-oxo-4-pentroute
d'gthyle (W), Eb: 80-8l/0,2; nf: 1.4398 ([25] Eb:
126-128/14; ng: 1,4385). 'H-RMN: 1,2 (1, J = 6,6, 3H, CH,CH,); 2,l et
2.2 (2 s, 6H, 2 CH,CO); 2,9 (d, J = 6,2, 2H, CH,CH); 3,8 (t, J
= 6,2, lH, CHCOO); 4,l (9, J = 6,6, 2H, CH,CH,).
AcPtonyl
succirzute de ditthvie (Y), Eb: 80-82/0,2; nf: 1,4418 (1261
Eb: 135/1,3; ng: 1,4400). 'H-RMN (CD,COCD,): 1,2 (1. J = 7.3, 6H, 2CH,CHZ);
2,l (s, 3H, CH,CO); 2,3-2,9 (m, 5H, CH,CHCH,); 4,O (q,
J = 7,3, 4H, 2 CH,O).
Acide
0x0-4-pentunoique (wide Iiuuliqzre) (lo'), Eb: 80-82/0,3; ng:
1,4501 ([27] Eb: 115-118j5; ng: 1,4460). 'H-RMN: 2,O (s, 3H, CH3CO);
2,5-2,s (m. 4H, CH2CH2); 10,6 (s, IH, OH).
Acide
mPthyl-2-oxo-4-pentan[~~que (ll'), Eb: 101-104/0,4; ng: 1,4438 ([27] Eb:
135-136/8; ng: 1,4410). 'H-RMN: 1,15 (d, J = 6,7, 3H, CH3CH);
2,l (s, 3H, CH,CO); 2,2-3,3 (m, 3H, CH,CH); 11,8 (s, lH,
OH).
Acide
Pthyl-2-oxo-4-pentano~9ue (lZ'), Eb: 112-115/0,8; ng: 1,4662 ([28] Eb:
132/4; ng: 1,4675). 'H-RMN: 0.9 (t, J = 7,3, 3H, CH3CHJ;
1,3-1,9 (m, 3H, CHZCH,); 2:l (s, 3H, CH3CO);
2,l-3,0 (m, 3H, CHZCHCO); 12,5 (s, IH, OH).
Acide
diintthyl, 2. 2-oxo-4-pentunoique (13'), F (hexane, CH2C12):
75 ([29] F (hexane, CH,CI,): 74575). 'H-RMN (CD,COCD,): 1,2 (s, 6H, 2CH3);
2,05 (s, 3H, CH,CO); 2,7 (s, 2H, CH2CO); 12,O (s, lH,
OH).
Acide
l-hutyI-2-oxo-4-pentano~que (14'), F (hexane, CH,C12): 125-126.
'H-RMN (CDCI,): 1,O (s, YH, (CH&C); 2,l (s, 3H, CH3CO);
2,4-2,9 (m, 3H, CH2CH); 12,3 (s, lH, OH).
Nous n'avons
pas trouvt mention de cet acide dans la litttrature; comme ses bomologues, il a
hte identifie par CG apres transformation en ester mkthylique (diazomethane);
son analyse centhsimale a donne des rbsultats en accord a 0,3% prks avec les
valeurs tbeoriques.
0x0-4-pentunenitrile
(Ituulonifrile, 153, Eb: 97/22; ng: 1,4316 ([30] Eb: 95-109/12). 'H-RMN: 2,l
(s, 3H, CH,CO); 2,6 (m, 4H, CH2CH2).
MPthyl-2-oxo-4-pentunenitrile
(16'), Eb: 105-108/22; ng: 1,4260 ([31] Eb: 68/1, ng: 1,4288).
'H-RMN: 1,3 (d. J = 6,6, 3H, CH,CH); 2,1 (s, 3H, CH3CO);
2,43,3 (m, 3H, CH2CH).
Ethyl-2-oxo-4-pentanenitrile
(17'), Eb: 95-96/0,8; ng: 1,4349 ([32] Eb: 85-87/0,05). 'H-RMN:
0,9-1,9 (m, 5H, CHjCH2); 2,l (F, 3H,
CH,CO); 2,2-3,0 (m, 3H, COCHZCH).